Aujourd'hui, Inners rencontre Marina, à l'origine du journal Wood Mood Food, un journal culinaire visuel prônant le beau, le simple et le bon au quotidien. L'occasion pour nous de nous arrêter quelques instants sur l'apprentissage de la cuisine, qui tend à sortir du classicisme pour vivre au rythme du jardin, avec toujours plus d'instinct.
photos : @woodmoodfood
Inners : Bonjour Marina ! Peux-tu présenter ton parcours et l'univers de ton journal Wood Mood Food ?
J'ai 33 ans, maman de deux petites filles de 4 et 1 an. Nous habitons au bord du lac d'Annecy depuis près de trois ans, après avoir vécu à Strasbourg, où j'ai fait mes études de droit. Actuellement, je partage mon activité professionnelle entre mon poste de juriste en droit immobilier et mon activité indépendante liée au monde de la gastronomie (rédaction d'articles dans des journaux spécialisés, photographie culinaire, conseil et création de recettes pour des marques ou des restaurateurs !).
J'ai créé mon journal Woodmoodfood il y a quelques années, j'étais alors fraîchement diplômée et je sentais déjà que la cuisine et son côté créatif allaient me manquer. Je voulais aussi partager mes recettes avec mes amis de manière efficace et imagée. J'ai toujours voulu travailler dans le monde de l'hôtellerie - restauration et c'était pour moi le moyen d'envisager un projet là-dedans, même à long terme. Lors de notre changement de région il y a trois ans, je me suis inscrite au CAP cuisine, un projet longtemps refoulé. J'avais envie de commencer par là pour me sentir un peu plus légitime dans ce milieu et aussi apprendre les bases, malgré mon côté autodidacte et complètement intuitif.
Je l'ai obtenu et je dois dire que l'épreuve pratique a été un petit peu "remuante" pour moi. Nous devions cuisiner des légumes absolument pas de saison, un plat et un dessert absolument catastrophiques du point de vue de l'équilibre nutritionnel (beaucoup de gras et de panure) et enfin, rien n'était prévu pour trier les déchets et / ou les valoriser. Ce n'est absolument pas une critique envers l'équipe pédagogique de mon centre (qui sont d'une aide précieuse du point de vue de leurs connaissances et de leurs expériences), mais un simple constat. J'ai relevé ce point lors de l'entretien professionnel à l'issue de l'épreuve pratique, je trouvais ça important, intéressant et indispensable de pouvoir échanger à ce sujet. Il en est ressorti que les choses avancent lentement dans les programmes d'enseignement et que le temps imparti (ainsi que le budget alloué) n'étaient pas toujours au rendez-vous. J'ai donc bon espoir que ça puisse changer dans les prochaines années.
Inners : En quoi cette approche, plus intuitive, plus raisonnée, plus saine & végétale apporte-t-elle un éclairage nouveau sur le monde de la cuisine ?
Selon moi, c'est une manière de montrer qu'il n'est pas utile d'acheter des produits coûteux et venant de l'autre bout du monde pour faire une cuisine simple, conviviale et qui régale les sens.
photos : @woodmoodfood
Inners : Lorsqu'on découvre tes plats, on remarque que tu crées de nombreux accords entre les différents mondes du végétal. C'est quoi pour toi une assiette vivante, pour le corps, l'esprit et pour la planète ?
Une assiette vivante, pour nous et ce qui nous entoure est un mélange de choses simples : le respect des saisons, l'utilisation de produits locaux, la curiosité de ce qui nous entoure (en achetant notre maison, j'ai quadrillé le jardin - en friche - et j'ai découvert beaucoup d'herbes comestibles, qui poussaient dans tous les sens, sans aucune intervention, c'est tout bête, mais quand je cuisine, je fais régulièrement des allers-retours entre la cuisine et le jardin pour cueillir des choses et les ajouter à mes assiettes) et beaucoup de bonne humeur là-dedans. Ca se vérifie toujours avec moi : quand ça ne va pas, impossible pour moi de cuisiner. Ou alors, c'est moins bon. Il y a beaucoup d'intentions dans ce que l'on fait au quotidien. Il en est de même pour la cuisine.
Inners : As-tu un plat favori pour réveiller son vivant et prendre soin de son microbiote ?
En boisson déjà je dirais le kombucha Daniel Wright. En plus d'avoir une identité visuelle qui me parle beaucoup, leurs kombuchas sont plein de goûts !
Dans les plats, j'adore le kimchi en accompagnement d'un bol de riz vinaigré et d'un bon poisson ou tout simplement, des légumes bien cuisinés avec la touche finale du Protecteur.
Et ton endroit / moment préféré pour le déguster ?
Chez moi, en famille ou avec des amis !
Merci Marina pour cet échange ! Retrouvez ses travaux culinaires et recettes sur son site internet et son très beau mood board quotidien sur sa page instagram.
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