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Rencontre : le savoureux voyage des intolérants gourmands

Dernière mise à jour : 15 juin 2022

Jeanne est cheffe, photographe et auteure culinaire ; avec ses livres, elle a été une des premières à rapporter du plaisir et de la gourmandise dans la cuisine sans gluten, il y a plusieurs années maintenant. Une époque où le no glu, perçu comme frustrant et peu goûteux, se contentait d’un rayonnage spécialisé, mal éclairé au fond du supermarché. Rencontre avec cette personnalité culinaire qui cuisine ses intolérances alimentaires sans oublier l’art de la bonne chère.


photos : @jeannebgiacobetti

Inners : Bonjour Jeanne ! Peux-tu présenter en quelques mots le voyage que tu as parcouru ces dernières années dans ton rapport à la nourriture ?


J’ai été diagnostiquée cœliaque à l’âge de deux ans et demi, s’en est suivi un régime strict sans gluten et sans lactose jusqu’à l’adolescence où j’ai tout envoyé balader. Je voulais être libre de mes choix, avoir une vie sociale normale, manger des pizzas, des burgers avec des amis. Je me suis retrouvée à 20 ans avec une décalcification osseuse sévère entraînant une triple fracture de la jambe droite, ce qui m’a contraint à regarder la maladie en face et a reprendre le régime de plus belle pour guérir.

Il y a eu malgré tout un certain bénéfice au fait de manger normalement, j’ai le goût des aliments interdits en mémoire ce qui m’a beaucoup aidé pour élaborer mon alimentation en « trompe l’œil » à base d’ingrédients compatibles avec mon régime. Cela marque le début d’une aventure culinaire passionnante qui m’a conduit à réinventer une cuisine gourmande et surtout équilibrée pour parer à d’éventuelles carences qu’un régime quel qu’il soit peut entraîner. C’est mon voyage !

Inners : On pense souvent aux symptômes physiologiques mais la nourriture revêt une dimension émotionnelle toute aussi importante, qu'as-tu appris personnellement dans cette relation estomac-cerveau ?


Lorsque j’ai dû reprendre mon régime à 20 ans j’ai réalisé à quel point il y a une interdépendance entre le cerveau et l’appareil digestif. Dans le cas de la maladie cœliaque, tout est régit par les intestins qui n’ont pas volés leur surnom de « deuxième cerveau ».


En effet, une infime quantité de gluten suffit à détruire les villosités de l’intestin grêle qui servent à absorber les nutriments pour les redistribuer dans l’organisme. Dans le cas contraire il y a des fuites de calcium, de magnésium, etc, qui entraînent une altération générale de la santé, physiquement et psychologiquement. Outre la fatigue extrême ressentie il y a un mal être existentiel profond qui s’installe. Et il semblerait qu’un stress récurrent, des prises d’antibiotiques répétées ou même une alimentation trop riche en produits ultra transformés peuvent entraîner chez des personnes sans pathologie particulière, un dérèglement du même ordre sur le long terme .


photos : @jeannebgiacobetti

Inners : Tout commence à l’intérieur, chez Inners, le microbiote c’est le pilier central de toutes nos réflexions, alors on aimerait beaucoup connaître tes astuces pour prendre soin de ton microbiote au quotidien !


J’essaye évidemment de diversifier au maximum les repas en privilégiant une alimentation « plant based » (fruits, légumes, légumineuses, fruits à coque , fruits secs, avoine sans gluten, graines, etc,) d’environ une trentaine d’aliments différents par semaine. Sans exclure des protéines animales de temps en temps (œufs, poissons gras, viandes). Par exemple j’adore préparer des recettes « fourre-tout » comme des smoothies, des soupes, des mélanges de légumes rôtis au four que j’accompagne de riz, de pâtes, de lentilles, de houmous maison … J’ai toujours du kimchi, du kefir de soja et du kombucha dans mon réfrigérateur.

Et comme tout bon français, je chéris le pain. Je réalise le mien moi-même a partir d’un levain « maison » sans gluten, un excellent compagnon du microbiote.

Inners : Et si demain on a la curiosité et l’envie de réduire l’apport du gluten ou du lactose dans son quotidien, quels sont les premiers gestes simples et faciles à intégrer dans sa cuisine ?


Mettre en place un régime sans gluten et ou sans lactose n’est pas anodin. Il vaut mieux prendre les conseils d’un nutritionniste pour être sûr d’en avoir besoin. Dans le cas où le régime serait nécessaire il faut privilégier une cuisine « maison » à base de produit brut (poissons, œufs, viandes, riz complet, légumes secs sous toutes leurs formes) et frais.

Se procurer mes livres de recettes éprouvées ahah !! Et ne pas hésiter à m’envoyer des questions sur Instagram, je me ferais un plaisir de partager mes trucs et astuces. Quoi qu’il arrive ne jamais perdre le plaisir de la gourmandise.


Inners : On vient de lancer 2 nouveautés, Le Calme (un complément à base de passiflore pour mieux trouver le sommeil) et le Réveil (un complément adaptogène à base de maca, d’açai et de lucuma pour réveiller son énergie), avec quoi aurais-tu instinctivement envie de les cuisiner ?


Pour Le Réveil je propose de le saupoudrer à un granola maison servi avec un lait riz-amandes et des fruits frais.


Pour Le Calme je le verrais bien incorporé dans la préparation d’ un fudge au tahini (crème de sésame) à déguster avec une tisane avant d’aller au lit !



Merci Jeanne pour cet entretien ! Pour la suivre sur les réseaux sociaux c’est ici et pour commander ses livres de cuisine c’est ici !






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